Selon Fabrizio Biscotti (Gartner), "l'hyper-automatisation est passée d'une option à une condition de survie [...] Les organisations auront besoin d'une automatisation accrue des processus informatiques et commerciaux, car elles seront obligées d'accélérer leur transformation digitale dans le monde post-COVID-19".
Le marché mondial des technologies, qui rend possible l'hyper-automatisation, atteindra une valeur de 596,6 milliards de dollars en 2022, selon Gartner, contre 481,6 milliards de dollars en 2020, et 532,3 milliards de dollars en 2021. L'hyper-automatisation est une approche qui permet aux organisations d'identifier, de vérifier et d'automatiser rapidement le plus grand nombre de processus possibles à l'aide de technologies telles que la RPA (automatisation robotique des processus), les plateformes d'applications LowCode (LCAP), l'intelligence artificielle (IA) et les assistants virtuels. Ces outils peuvent être utilisés dans absolument toutes les organisations et dans de nombreux cas d'utilisation, qu'ils soient axés sur l'informatique ou sur les affaires.
De plus, et toujours selon Gartner, d'ici 2024, 65% des activités de développement d'applications seront basées sur des plateformes LowCode/NoCode. En effet, face à cette accélération inéluctable, qui impacte toutes les divisions des entreprises, les applications LowCode/NoCode peuvent répondre parfaitement aux besoins d'une entreprise : leur développement s'avère plus rapide et moins coûteux que les développements traditionnels, et elles peuvent être mises en œuvre rapidement. Cela peut également signifier placer le développement entre les mains des utilisateurs plutôt que des développeurs professionnels, et voir la technologie assumer un rôle de plus en plus dominant dans les processus d'entreprise. Grâce à ce que l'on appelle la programmation visuelle, sans avoir besoin de compétences en programmation, les utilisateurs peuvent concevoir et mettre en œuvre eux-mêmes leurs systèmes NoCode.
Outre cette fantastique opportunité technologique, l'extension du métier de développeur, pour y inclure le rôle de "maker" ou de "product builder" (termes le plus souvent utilisés pour désigner les développeurs NoCode), encouragera également la réinvention de la relation entre les équipes IT et business.
Dans les TPE, la flexibilité et l'accessibilité de ces outils sans code sont sans aucun doute très attrayantes, mais comment s'assurer que les outils/plateformes ainsi développés seront efficaces, fiables, durables et évolutifs dans le temps ?
Dans les PME et les grandes entreprises, les DSI sont souvent débordées : nombre croissant de demandes, ressources limitées, contraintes budgétaires - ce sont les "power users" qui s'emparent le plus souvent de ces technologies NoCode afin de développer l'outil ou la plateforme dont ils ont besoin. Si la DSI reste le plus souvent le garant du bon fonctionnement de l'ensemble des systèmes informatiques de l'entreprise, ce rôle devient de plus en plus intenable. Dès lors, comment modifier cette dépendance historique vis-à-vis de la DSI dans une optique de suivi, de tri et/ou de résolution des problèmes ? Comment faire cohabiter les infrastructures existantes avec ces développements NoCode, qui représentent à la fois un facteur de compétitivité et un facteur de croissance pour l'entreprise ? Comment éviter la déferlante incontrôlée du shadow IT, avec ses risques associés (notamment en matière de sécurité) ?
Les défis et les exigences sont tels que nous devons nous appuyer sur toutes les forces disponibles et qu'il n'y a aucune raison de positionner le code et le NoCode - les développeurs et les makers - en opposition. Au contraire, il existe une véritable synergie entre ces technologies et ces rôles. Disposer d'une équipe NoCode en plus de votre équipe de développement devient un avantage concurrentiel qu'il faut exploiter. Sans cela, nous prendrons du retard sur la feuille de route technique par rapport à nos concurrents. Stéphane Lebas CPO @Qare l'explique très bien dans son fantastique article sur le sujet, Nous devons repenser nos organisations afin d'intégrer le no-code.
Quelle que soit la taille de l'entreprise et quels que soient les outils utilisés, les défis du NoCode sont nombreux et, en réalité, ils ne sont pas différents de ceux rencontrés avec le code traditionnel : sécurité, disponibilité des services, maintenabilité et évolutivité de la plate-forme, observabilité du système... La différence réside essentiellement dans les technologies utilisées, par nature moins matures, mais aussi dans le profil des "makers", qui, le plus souvent, n'ont pas le même bagage technique, ni la même culture informatique. C'est pourquoi il est urgent d'aider les entreprises à accroître leur utilisation du NoCode.