Pour cette douzième rencontre des NoCode Series, nous sommes allés dans les locaux de Caravel, la complémentaire retraite fondée en 2020 par Olivier Rull, Hugo Lancel et Marie Janoviez. L’entreprise compte actuellement 9 collaborateurs et plus de 2050 clients.
Merci à Olivier et à Hugo de nous avoir partagé leur histoire !
À l’origine, Hugo est un profil Growth ayant débuté par le marketing digital, plus précisément par la lead generation. C’est ainsi qu’il découvre le monde du Web et les outils de mailings, de gestion ou encore Wordpress.
Il intègre ensuite une start-up de streaming en tant qu’apprenti, gravit les échelons et finit par devenir Head of Growth. C’est là qu’il se confronte à son premier problème : une dette technique conséquente. Pour résoudre ce dernier, il commence à utiliser des outils WYSIWIYG comme Unbounce, les outils en vogue du secteur Web/NoCode. Profil plutôt Geek et “agile de la souris”, il utilise par passion des outils de design et s’intéresse au code, mais n’a néanmoins pas de réelles compétences de développement.
Il continue sa route et fait un arrêt à Founders Factory, entité qui crée des start-ups et les accompagne. En tant que Head of growth, il commence à utiliser le NoCode pour optimiser la l’acquisition de ses clients (setups CRM, landing pages, mailing automation, tracking, Carrd etc…)
Il se rend compte qu’il arrive à créer des existants qui fonctionnent bien. D’une simple landing page à une application complexe, il comprend les avantages du NoCode et commence à s’entraîner en créant de faux sites, de fausses apps et bases de données sur Airtable.
Enfin, il rencontre il y a deux ans Olivier.
De son côté, Olivier débute son parcours par un stage très enrichissant chez Doctolib en tant que bras droit du directeur des opérations. Il décide à la fin de ses études, en 2015, de co-fonder une start-up : Domos-Kit, qui propose une solution d’accompagnement au déménagement. Il découvre ainsi peu à peu le monde du web et se retrouve très vite confronté aux flux de traitement, d’échanges et d’analyses de données et à de nombreuses autres tâches chronophages.
Fort de cette expérience, il décide grâce à ses connaissances de se relancer en portant un projet de retraite et de co-fonder Caravel avec Hugo et Marie.
C’est ici, en 2020, que débute l’aventure Caravel.
Caravel permet d’investir et d’agir pour sa retraite et avait donc besoin de partenaires assureurs. La plateforme devant être lancée rapidement, c’est après un long benchmark qu’ils trouvent un partenaire assureur et développent un MVP en LowCode.
Au lancement, l’objectif n’était pas forcément d’utiliser le NoCode. Néanmoins, Hugo comprend et connaît parfaitement les outils et va donc commencer à les mettre en place pour Caravel, notamment pour des intégrations automatisées dans l’idée de gagner du temps, pour créer un système éducatif clair et pour faciliter les opérations avec leurs partenaires assureurs.
La plateforme sort et l’équipe se rend compte de sa première erreur : le produit est à destination de tous et la cible est trop floue. Caravel change alors son business model et choisit par la suite de se focaliser sur les indépendants et les petites entreprises. La solution reste ouverte à tous, mais les indépendants deviennent la cible prioritaire.
L’équipe se rend rapidement compte que les sujets de conformité, de lois, de processus, etc… prennent plus de temps à être réglés que la création du produit en NoCode lui-même. Pour autant, les premiers utilisateurs apprécient la plateforme et la promesse de Caravel. Les premiers contrats sont signés et l’équipe obtient la preuve qu’une stack NoCode permet de construire un modèle financier stable.
Olivier et Hugo deviennent des experts du sujet et comme ils nous l’ont dit :
Caravel ne fait pas de NoCode, mais tourne à 100% en NoCode.
Pour se former aux outils et aux processus, les équipes utilisent la méthode du Test & Learn et sont pilotées par Hugo.
À la question : “Comptez-vous créer une équipe NoCode en interne ?”, la réponse donnée est : “C’est une éventualité, mais c’est peu probable”.
À défaut, l’équipe a intégré un lead développeur qui sait notamment utiliser Make et permet donc d’allier Code + NoCode - un très bon point d’après Hugo !
Caravel, née en 2020, enregistre 20% à 30% de croissance mensuelle sur les 15 derniers mois. L’entreprise compte aujourd’hui 2050 clients et a réalisé une belle levée de fonds à hauteur d’1,5 million d’euros au début de l’année 2022.
Concernant les outils utilisés en interne, on notera Webflow - pour la partie Front - qui permet d’exceller dans le design UX/UI, mais également Memberstack pour l’authentification, Airtable pour la base de données et les outils d’admin interne, et Make pour “Glue Everything”.
Hugo et Olivier trouvent tous deux que le NoCode permet une meilleure connaissance client (notamment grâce à l’utilisation de Segment), des opérations et des suivis plus clairs, ainsi qu’une grande agilité.
Ils voient ces outils comme “un moyen pour une fin”.
Concrètement, l’enjeu pour Caravel est l’UX qui doit permettre des parcours utilisateurs simples et visuellement attirants. Le parcours de souscription est donc entièrement créé sur Webflow, lui-même connecté à Memberstack qui récupère la data et l’intègre dans Airtable grâce à Make. L’utilisation et la connaissance de Jquery et Json est obligatoire, et Hugo s’est créé le background nécessaire pour s’en charger. Il met en place la connexion au Back office via Make et des boutons pour se connecter à l’API (très complexe) de l’assureur. Il nous confiera que 25% des sujets techniques étaient liés à l’adaptation à cette API assureur.
“L’intelligence se trouve dans la connaissance, le ciblage et le tracking, pas les simples landing sur Webflow.”
Le CRM est lui connecté à Hubspot grâce à des workflows réguliers et l’équipe utilise en moyenne 750 000 requêtes Make par mois.
Enfin, comme beaucoup, un canal Slack est utilisé pour le ticketing. Canal appelé comme souvent le “canal de la sueur” en interne !
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Caravel a une ADN NoCode, mais a décidé d’en sortir, avec des cycles plus longs et plus robustes.
La plateforme se base majoritairement sur du questionnaire, de la collecte d’infos et sa gestion, le Nocode paraît donc très pertinent. Cependant ils ne souhaitent pas garder ce modèle et voudraient proposer de l’intelligence, ils se voient donc obligé de passer sur une stack code.
Ils ne souhaitent pas mettre en place de collaboration car Hugo se charge de la majorité des sujets, et ils savent que si quelque chose ne se passe pas comme prévu, tout cassera. Ils veulent évoluer et laisser derrière eux leur MVP car ils ont atteint les limites structurelles des technos NoCode, notamment de Airtable. Chaque nouvelle évolution et feature passe donc par de la refacturation, et la “dette NoCode” devient trop importante.
C’est donc après un début réussi et un aperçu clair des possibilités des technos que l’équipe a décidé de passer le core product et le back-end en logique code, mais de garder le LowCode dans l’ADN, notamment dans le front avec Webflow. Mais également pour plugger les APIs custom, et pour garder l’efficacité de Memberstack.
Les deux fondateurs restent conscients qu’une solution comme la leur, construite sur du NoCode, en aura toujours besoin pour évoluer et scaler.
Enfin, Olivier finira par nous rappeler : “On fait tout cela car Caravel a un objectif : devenir leader sur les retraites pour garantir une belle fin de vie à chacun !”
Encore une belle rencontre qui nous prouve qu’un lancement basé sur un MVP correctement construit en NoCode permet de lever des fonds, de scaler constamment, et de booster son Time-to-Market. En somme, de réussir !
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